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COVID-19 : Continuer à faire face au défi et sécuriser l’approvisionnement alimentaire

15 avril 2020

La situation sans précédent liée à la COVID‑19 constitue non seulement une crise sanitaire, mais aussi une crise ayant une incidence sur les modèles d’affaires des entreprises, et le secteur de l’agroalimentaire et des produits alimentaires et embouteillés ne fait pas exception à ce constat. Dans le présent bulletin, nous présentons les principaux développements dans six domaines clés afin d’aider les entreprises de ce secteur à s’adapter à cette réalité en constante évolution.
Pour en savoir davantage sur les répercussions de la COVID‑19 sur le secteur de l’agroalimentaire et des produits alimentaires et embouteillés, veuillez consulter notre Bulletin Blakes d’avril 2020 intitulé Assurer l’approvisionnement alimentaire dans le contexte d’une pandémie : les répercussions de la COVID 19 sur l’industrie alimentaire, lequel jette la lumière sur six facteurs clés qui, dans le cadre de la pandémie de COVID-19, se répercutent sur ce secteur.

1.     MODIFICATIONS À LA DEMANDE DES CONSOMMATEURS

À l’échelle du pays, les producteurs laitiers ont constaté une baisse considérable de leurs ventes. Cette baisse est attribuable en grande partie à l’arrêt des activités d’acheteurs importants de produits laitiers, tels que les restaurants, les cafés, les écoles et les hôtels, en raison de la pandémie de COVID-19, ainsi qu’aux limites imposées sur les articles essentiels vendus au détail. Le secteur de l’agroalimentaire et des produits alimentaires et embouteillés cherche activement des solutions pour éviter le gaspillage alimentaire dans la mesure du possible, notamment par le réacheminement des produits excédentaires vers les banques alimentaires. Toutefois, en raison des écarts considérables entre l’offre et la demande, certains producteurs laitiers n’ont eu d’autres solutions que de jeter l’excédent de leur production laitière.

Le confinement continue d’avoir des répercussions sur les préférences de consommation. Les consommateurs tiennent compte des recommandations de rester à la maison, de réduire au minimum les déplacements pour faire leurs courses et de prévoir des réserves lorsqu’ils font des achats. Le secteur de la restauration s’est adapté à cette nouvelle réalité en offrant des produits de base ainsi que des plats cuisinés. La préparation d’un plus grand nombre de plats à la maison entraîne une demande accrue pour certains produits de base, ce qui peut avoir une incidence sur les vendeurs et les producteurs qui se spécialisent dans les produits alimentaires de luxe. Par exemple, les pêcheurs qui cherchent à vendre des fruits de mer canadiens, un produit de qualité supérieure qui est généralement destiné aux restaurants et expédié à l’étranger, anticipent des difficultés relativement à la vente de leurs produits. Certains fournisseurs de fruits de mer qui approvisionnaient auparavant les restaurants tentent de passer à un modèle de vente directe aux consommateurs. Le passage à des modèles commerciaux de vente directe aux consommateurs sera examiné plus en détail à la section intitulée Chaîne d’approvisionnement.

2.     RÉPONSE GOUVERNEMENTALE AUX DÉFIS DE LA COVID-19

Le gouvernement de l’Ontario a lancé un portail Web qui permet de faire le lien entre les travailleurs et les employeurs du secteur agroalimentaire. Ce nouvel outil a pour but de pourvoir des postes importants afin d’assurer la constance de la chaîne d’approvisionnement alimentaire en Ontario durant la pandémie. Le portail donne accès à des sites Web de recrutement et de détaillants de l’industrie alimentaire qui cherchent à pourvoir des postes vacants, ainsi qu’à des ressources en matière de formation. Le portail est accessible ici.

Les mesures visant à améliorer l’accès à la nourriture pour les Canadiens vulnérables peuvent également procurer des occasions pour les entreprises du secteur de l’agroalimentaire et des produits alimentaires et embouteillés. Le gouvernement fédéral a annoncé un investissement de 100 M$ CA auprès des organisations qui luttent contre l’insécurité alimentaire, telles que les banques alimentaires, pour les aider à se procurer de la nourriture et d’autres produits essentiels. De plus, le gouvernement de l’Alberta compte attribuer de nouveaux fonds à des organisations pour les aider à fournir un soutien alimentaire aux étudiants et aux familles vulnérables pendant que les étudiants ne peuvent plus assister à leurs classes en personne. Ces investissements peuvent générer des occasions pour les entreprises du secteur de l’agroalimentaire et des produits alimentaires et embouteillés qui cherchent à réorienter l’approvisionnement alimentaire destiné auparavant aux restaurants, aux écoles et à d’autres entreprises qui ont dû cesser leurs activités durant cette période.

3.     PÉNURIES DE MAIN D’ŒUVRE

Les défis anticipés liés à l’arrivée de travailleurs étrangers temporaires au Canada continuent d’être une préoccupation pour les producteurs alimentaires. Le gouvernement fédéral a confirmé précédemment que les travailleurs temporaires seraient autorisés à entrer au pays, et que les travailleurs arrivants seraient tenus de s’isoler pendant 14 jours. Le gouvernement fédéral a également publié des directives destinées aux employeurs embauchant des travailleurs étrangers temporaires. Ces directives comprennent l’obligation de fournir un salaire régulier et des avantages sociaux aux travailleurs durant leur période d’auto-isolement, des exigences en matière de surveillance et de déclaration relativement à la santé des employés, et plusieurs règles relatives aux aménagements fournis par l’employeur. Les agriculteurs et les transformateurs de produits alimentaires s’inquiètent de l’arrivée des travailleurs temporaires et de leur sécurité une fois qu’ils seront arrivés. Le 13 avril 2020, le gouvernement fédéral a annoncé un investissement à hauteur de 50 M$ CA pour aider les agriculteurs et les entreprises de transformation alimentaire à gérer les coûts liés aux règles de quarantaine obligatoire visant les travailleurs étrangers temporaires. Cette aide vise à fournir aux employeurs 1 500 $ CA par travailleur et à alléger certains des coûts que devront assumer les employeurs pour assurer la main-d’œuvre nécessaire au maintien de l’approvisionnement alimentaire.

4.     CHAÎNE D’APPROVISIONNEMENT

À tous les niveaux du secteur de l’agroalimentaire et des produits alimentaires et embouteillés, les entreprises collaborent pour relever les défis persistants qui résultent de la pandémie de COVID‑19. Certains distributeurs alimentaires, lesquels ont pour but d’approvisionner des entreprises qui, à l’heure actuelle, connaissent une baisse de la demande, se sont adaptés à la situation en offrant des services de transport et d’entreposage aux épiciers qui doivent composer avec une demande accrue. En conséquence, les distributeurs de services alimentaires réorientent une partie de leur main d’œuvre et de l’excédent de leurs produits alimentaires vers la distribution au détail.

Dans notre bulletin d’avril 2020, nous avons avancé que les entreprises exerçant des activités dans le secteur de l’agroalimentaire et des produits alimentaires et embouteillés pourraient devoir apporter des modifications à leur chaîne d’approvisionnement en raison de la COVID‑19. Certaines entreprises du secteur ont déjà signalé qu’elles prenaient des mesures pour simplifier leur chaîne d’approvisionnement, notamment par l’augmentation du nombre de livraisons directes aux magasins ou l’adoption d’un modèle de vente directe aux consommateurs. La Fédération de l’agriculture de l’Ontario a publié des directives à l’intention des agriculteurs afin que ces derniers puissent commercialiser leurs produits par la vente directe durant la pandémie. Elle suggère notamment la vente directe sur place, la vente en ligne et l’établissement de partenariats avec des restaurants locaux ou d’autres entreprises locales. La plupart des marchés agricoles, une option traditionnelle de vente directe aux consommateurs, demeurent ouverts à titre de service essentiel. Toutefois, à la lumière de la pandémie, plusieurs marchés ont mis en œuvre des offres en ligne qui viennent s’ajouter à leurs activités physiques. D’autres formes existantes de vente directe de denrées alimentaires aux consommateurs, telles que les boîtes de prêt-à-cuisiner et les paniers de fruits et de légumes, attireront sans doute de nouveaux clients et susciteront un intérêt accru de la part des consommateurs.

5.     COMMERCE INTERNATIONAL

Notre dernier bulletin faisait état des restrictions commerciales sur les produits alimentaires résultant des préoccupations liées à la COVID-19. Depuis lors, le Vietnam a annoncé son intention de revenir sur son interdiction des nouveaux contrats d’exportation de riz, en optant plutôt pour la mise en place de limites du volume des exportations pour les mois d’avril et de mai. Plusieurs autres développements récents viendront limiter le commerce international des produits alimentaires. À titre d’exemple, la Russie limitera ses exportations de céréales jusqu’en juin, l’Ukraine interdit les exportations de sarrasin, le Cambodge interdit les exportations de riz, tandis que les négociants de riz en Inde limitent la signature de nouveaux contrats d’exportation en raison des pénuries de main-d’œuvre et d’autres perturbations liées à COVID-19.

Les politiques d’exportation restrictives peuvent avoir des répercussions sur les prix de ces produits de base à l’échelle mondiale, ce qui peut notamment perturber la sécurité alimentaire des pays à faibles revenus qui sont importateurs de denrées alimentaires. Le Canada est l’un des nombreux pays qui se sont engagés à maintenir ses exportations alimentaires. Les entreprises du secteur de l’agroalimentaire et des produits alimentaires et embouteillés devraient donc anticiper une demande continue pour les produits de base tant au Canada qu’à l’étranger.

6.     MESURES DE SÉCURITÉ

Selon les autorités de la santé, la COVID-19 ne peut être transmise par l’alimentation. Nous avions indiqué précédemment que l’Agence canadienne d’inspection des aliments (l’« ACIA ») avait suspendu ses activités à faible risque à la lumière de la situation. Des annonces faites récemment par l’ACIA fournissent des indications supplémentaires quant à ses priorités durant l’épidémie. Selon l’ACIA, les importateurs d’aliments manufacturés ne subiront généralement pas de retards ou de perturbations du fait qu’ils ne disposent pas d’une licence en vertu du Règlement sur la salubrité des aliments au Canada, et les fabricants canadiens qui attendent la délivrance d’une telle licence pourront tout de même exercer leurs activités. De plus, pour les aliments qui ont été emballés avant le 6 avril 2020 et dans les 90 jours après cette date, l’ACIA suspend les exigences en matière d’étiquetage qui n’ont aucune incidence sur la salubrité alimentaire. Des renseignements sur la position de l’ACIA au sujet d’exigences spécifiques sont disponibles ici.

À mesure qu’évolue la pandémie, les entreprises du secteur se préoccupent de plus en plus de la sécurité des aliments et des employés. L’ACIA encourage les entreprises de transformation des aliments à renforcer leurs mesures habituelles en matière de nettoyage et d’assainissement de leurs installations, ainsi qu’à suivre les directives émises par les autorités de santé publique si un employé présente des symptômes de la COVID-19. En avril 2020, l’une des plus grandes usines américaines de transformation du porc a annoncé sa fermeture jusqu’à nouvel ordre à la suite de la confirmation que plus de 200 de ses employés avaient reçu un diagnostic positif de COVID-19.

En Ontario, une importante usine de traitement de la volaille a également suspendu ses activités lorsque trois employés ont reçu un diagnostic positif de COVID-19. L’entreprise en question mène une enquête et a procédé au nettoyage en profondeur de l’usine pendant la fermeture de cette dernière, ainsi qu’à la mise en place de mesures de distanciation sociale et de pauses échelonnées. Cette fermeture rapide des installations par l’entreprise et la réaction rapide de cette dernière pour reprendre ses activités soulignent l’importance d’être préparé à l’éventualité d’une éclosion afin d’accorder la priorité à la sécurité des employés et de réduire au minimum les répercussions sur les opérations.

POINTS À RETENIR

Nous avons vu évoluer les défis et les tendances découlant de la COVID-19 et, à chaque tournant, le secteur de l’agroalimentaire et des produits alimentaires et embouteillés a su s’adapter en conséquence. Nous continuerons à suivre la situation et à vous fournir des renseignements à jour qui répondront aux besoins de votre entreprise.

Pour en savoir davantage, communiquez avec un membre de notre groupe Agroalimentaire et produits alimentaires et embouteillés.

Consultez notre Centre de ressources sur la COVID-19 pour en savoir davantage sur les répercussions de la COVID-19 sur votre entreprise.

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