Réouverture graduelle des écoles primaires et des services de garde au Québec

Lors de la conférence de presse du 27 avril 2020, le premier ministre, François Legault, a annoncé la réouverture graduelle des écoles primaires et des services de garde au Québec. Quelques heures plus tard, le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, accompagné du ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, a dévoilé les détails du plan de réouverture.
 
POINTS À RETENIR
 
Écoles primaires
 
Les écoles primaires du Québec situées en « zone froide », à savoir en dehors de la Communauté métropolitaine de Montréal (la « CMM »), rouvriront le 11 mai. Pour les établissements scolaires situés dans la CMM (dite « zone chaude »), la date de réouverture est fixée au 19 mai, à condition toutefois que la situation demeure stable. Si celle-ci devait se dégrader au cours des prochains jours, la date pourrait être revue.
 
Bien que le retour en classe ne soit pas obligatoire, le ministre de l’Éducation l’encourage fortement, notamment pour les enfants présentant des difficultés scolaires.
 
Afin de respecter les mesures de distanciation sociale, les classes seront limitées à un maximum de 15 élèves. Il est demandé aux parents qui comptent renvoyer leur enfant en classe d’en aviser l’école au moins une semaine à l’avance afin de permettre au réseau scolaire de bien évaluer les besoins. En cas trop grande affluence, des élèves du primaire pourraient être envoyés dans les écoles secondaires, qui ne rouvriront pas avant la rentrée de septembre.
 
Selon les commentaires formulés, les parents éprouvant des problèmes de santé sont invités à garder les enfants à la maison. De même, les enfants qui souffrent de maladies chroniques ou de déficits immunitaires ne devraient pas retourner en classe pour l’instant. En ce qui a trait aux enseignants, les mêmes recommandations s’appliquent : les enseignants de plus de 60 ans ou ayant des soucis de santé sont incités à ne pas reprendre le travail. Le port de masques de protection n’est pas imposé aux enseignants.
 
Par ailleurs, les parents pourront bientôt récupérer, sur invitation des établissements scolaires, le matériel pédagogique de leur enfant qui est demeuré dans les casiers de l’école.
 
Une aide technologique est aussi prévue pour les familles qui n’ont pas de tablette à leur disposition leur permettant de maintenir un contact avec l’école à partir de la maison. Le gouvernement se dit disposé à fournir à ces familles plus de 15 000 tablettes connectées à Internet.
 
En ce qui concerne le transport scolaire, des mesures de protection comme l’ajout de panneaux de plexiglas seront installées dans les autobus. À l’intérieur des autobus, il est prévu de limiter le nombre d’élèves au nombre de rangées de bancs disponibles. Le gouvernement encourage d’ailleurs les parents qui sont en mesure de conduire leur enfant à l’école à ne pas se prévaloir du transport scolaire afin de laisser la place à ceux qui en ont besoin.
 
Services de garde
 
À l’instar de ce qui est prévu pour les écoles primaires, les services de garde (centres de la petite enfance (les « CPE »), les garderies et les services de garde en milieu familial) reprendront également graduellement leurs activités normales.
 
Dès le 4 mai prochain, le personnel des écoles pourra bénéficier des services de garde d’urgence toujours en place, afin de préparer leur retour au travail. Ensuite, à partir du 11 mai, les garderies situées en dehors de la CMM pourront rouvrir leurs portes. Enfin, le retour dans le milieu de garde dans la CMM se fera à partir du 19 mai. Tous les parents ne pourront cependant pas, dans un premier temps, déposer leurs enfants dans ces services de garde. En effet, il convient de préciser que les services de garde devront réduire de moitié la taille des groupes et que le taux d'occupation global de l’établissement ne devra pas dépasser 30 % (notons que le taux d’occupation des services de garde d'urgence est actuellement d’environ 4 %). L’accès aux services de garde se fera donc progressivement en fonction des mises à jour de la liste des services et activités prioritaires et, partant, de l’occupation des parents.
 
Le gouvernement a annoncé qu’il fournira aux éducatrices du matériel de protection (masques, visières et gants), et qu’il sera demandé aux éducatrices de le mettre pour poser certains gestes.
 
L'accès à ces services de garde sera facultatif. Les enfants dont les parents décideraient de les garder à la maison conserveront leur place jusqu’au 1^er septembre 2020, sans frais à payer. À ce sujet, il a été précisé que le gouvernement compensera financièrement les garderies, CPE et responsables de milieux familiaux pour leur manque à gagner.
 
Enfin, à l’instar des recommandations pour le primaire, il est fortement conseillé aux parents suivants de ne pas envoyer leurs enfants d’âge préscolaire dans un service de garde jusqu’à nouvel ordre : (i) les femmes enceintes; (ii) les parents de 60 ans et plus; (iii) les parents qui souffrent de maladies chroniques ou qui ont un déficit immunitaire; et (iv) tout autre parent à risque de complication s’il est atteint de la COVID-19.
 
Écoles secondaires, cégeps et universités
 
La réouverture des écoles secondaires, des cégeps et des universités est repoussée au début septembre. D’ici là, l’enseignement se poursuivra à distance. Cette décision a été justifiée par les deux facteurs suivants : (i) ces étudiants sont plus susceptibles de devoir emprunter les transports en commun pour se rendre à l'école et (ii) l’enseignement à distance est plus facile à mettre en œuvre pour cette population.
 
Une seule exception a été annoncée : les centres de formation professionnelle pourront organiser des demi-classes pour des apprentissages techniques, comme pour des ateliers de soudure par exemple, a expliqué le ministre Roberge. La distanciation de deux mètres devra être respectée dans le cadre de ces ateliers.
 
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